Humeur Vagabonde, Coups de Coeur et de Colère.....











Amis lecteurs,



Fidèles, parfois impatients, vous avez manifesté votre surprise suite à l’interruption inopinée de notre dialogue.

Ces billets d’humeur, souvent liés, à la conjoncture politique, ont cessé de paraître au début de l’affaire DSK étrangement concomitante avec les prémices de la campagne présidentielle.

Ce n’est pas un hasard, d’autant que j’ai jugé irresponsable d’accroître par l’inanité de mes sarcasmes le climat délétère qui traverse notre pauvre démocratie.

Comme on pouvait le prévoir il n’y eut débat que sur la forme, rarement sur le fond. Ainsi, les oligarques élitistes qui maîtrisent l’opinion et se partagent les prébendes, ont-ils pu développer leur campagne pernicieuse de désinformation.

De conscience citoyenne il n’y eut guère, étouffée par le confort récurent du politiquement correct.

La Pensée Unique impose l’apparence d’une alternance apaisée et les moulins a parole vont cesser de tourner.

N’étant pas Don Quichotte je ne me sentais pas voué à un combat solitaire désespérant.

Aujourd’hui, toute honte bue, essayons de comprendre a quel point nous nous sommes laissés berner.

Allons donc tirer les choses au clerc. Tant mieux pour lui s'il est absent!

LP.




















jeudi 28 août 2008

ATTENTION! UN AUGUSTIN PEUT EN CACHER UN AUTRE

« A la Saint AUGUSTIN, vérifie bien l’axe de ton moulin »Dicton occitan cité par Caroulet in : « Transubjectivation mystique d’une conscience militante sarcastique».

On ne lit pas Saint-Augustin seul.
On le lit avec Pétrarque, Dante, Luther, Calvin, Pascal, Chateaubriand, Malebranche, Rousseau, Bossuet, Voltaire, Kirkegaard, Nietzche, Husserl, Arendt. Tous sont là, penchés au-dessus de notre épaule Leurs commentaires enthousiastes, admiratifs, amusés, jaloux, méchants, injustes, forment une rumeur qui n’a pas cessé d’enfler depuis seize siècles.
Lire Saint Augustin, c’est faire un long voyage, s’arrêter à Paris, Meaux, Francfort, Genève, Augsbourg, Florence, Carthage, milan, Hippone, partout poser les questions obsédantes du livre XI des Confessions : « Qu’est ce donc que le temps ? Que faisait Dieu avant de créer le ciel et la TERRE ? Quelle idée lui a pris de se mettre à faire quelque chose, alors qu’auparavant il ne faisait rien ? » Il y a ceux qui sont émerveillés par la manière dont Augustin s’interroge sur l’origine, l’essence et la procession du temps. « En ces matières, l’époque moderne, si orgueilleuse de son savoir, n’a rien donné qui ait beaucoup d’ampleur » commente Husserl. D’autres retiennent plus volontiers le célèbre épisode du jardin de Milan rapporté au livre VIII, la voix angélique qui commande «tolle, lege » («prends et lis »), la conversion dans la lumière d’août. « Ce fut, note Augustin, comme une lumière de sécurité infuse en mon cœur, dissipant toutes les ténèbres du doute. » Encore et toujours le «cœur », « inquiétum cor nostrum » («notre cœur sans repos »), qui revient dans toute l’œuvre comme un motif musical. Les jansénistes, et après eux les romantiques, s’en délecteront. Parmi les nombreuses représentations qu’a inspirées Saint Augustin, un portrait de Philippe de Champaigne, le peintre de Port-Royal, le montre d’ailleurs tenant son cœur flamboyant dans la main illuminée par le verbe divin.
Les subtilités sur l’ordre du cœur échapperont toujours à ceux qui ne retiennent que le sens trivial de la Confessio Il n’aperçoivent dans le chef d’œuvre de Saint Augustin qu’une autobiographie, alors qu’elle est d’abord une Confessio fidéi, une profession de foi, et une Confessio laudis, une louange faite à Dieu. Ces naïfs ne veulent considérer que les anecdotes croustillantes des livres II et III, le vol de poires, la dissipation de la seizième année, le flirt dans les églises, «la chaudière des honteuses amours » dans laquelle plongea Augustin à Carthage. Voltaire raille cela : un Africain débauché «faisant un usage anticipé de l’organe de la génération ».Le reste lui échappe. Augustin n’est pas de son monde qui ne lui pardonne pas de ressasser le péché originel. Cette sottise sera souvent reprise après lui, et par des gens très bien. « Vieux rhéteur » grogne Nietzche ; « il a vraiment fait un mal incalculable » s’exclame Kierkegaard.
C’est se débarrasser un peu vite du péché d’origine, se persuader facilement qu’avoir le premier prononcé le mot rendait Augustin coupable de la chose. Pourquoi ne pas aller regarder ce qui se passe du coté de Platon, de cette faute d’orgueil commise contre les dieux dont parle Aristophane dans le Banquet ? Ce qui est extraordinaire avec l’auteur des Confessions c’est que le voyage auquel il invite est aussi long en amont qu’en aval.
Lire Augustin, c’est remonter à la source, dialoguer avec Plotin, Cicéron, Salluste, tutoyer Platon.
Son œuvre est un nœud, le point de jonction entre la cité antique et la cité de Dieu. En lui la vocation surnaturelle d’Athènes épouse celle de Jérusalem. L’an 400, au cours duquel fut achevée la rédaction des Confessions est un point culminant. Jamais plus Rome et Sion, ne seront si proches. On peut soupçonner les lecteurs d’Augustin d’en avoir conçu quelque regret. Il n’ont pas cessé de revenir aux Confessions pour y trouver un lien avec la culture platonisante, une doctrine de l’anéantissement du mérite humain, une description de leur inquiétude, une science de la concupiscence, une critique des spectacles, une chronique de l’Antiquité tardive.
Après eux, il est impossible de dissimuler le bonheur que procure le style des Confessions, ses développements majestueux, ses périodes ensorcelantes, ses phrases que l’on ne peut pas s’empêcher de faire sonner en latin.
L’heure vient toujours ou on lit Augustin comme on devrait lire tous les classiques, en se retirant du monde, en faisant taire la rumeur des siècles, en ouvrant les Confessions comme si elles venaient de nous arriver. Oubliés Pascal, Voltaire, Husserl, oubliées les citations récitées par cœur : « amare amabam » (« j’aimais à aimer »), « pondus méum amor meus » (« mon poids c’est mon amour »).
Ne subsiste plus qu’une voix, qui hésite entre le poème et la prière, un «je » qui n’est pas seulement celui de cet homme connu sous le nom d’Aurélius Augustinus, fils de Monique et de Patricius, né en 354 dans la province romaine d Numidie, qui vécut à Carthage, Rome et Milan, reçut le baptême au cours de sa trente-troisième année, devint prêtre et évêque d’Hippone, un diocèse de l’actuelle Algérie, ou il mourut en 430 après avoir composé un œuvre immense
Le « Je » des Confessions est un « je » universel, il est de tous les temps. Il nous est familier lorsqu’il évoque l’enfance, la violence des passions, la rugueuse tyrannie de la chair, la mémoire, l’origine, Dieu à la fois intime et invisible. Il parle à notre place lorsqu’il dit : « Je suis devenu pour moi terre de complexité, d’accablantes sueurs. Car enfin il ne s’agit pas de scruter les espaces du ciel, ou de mesurer les mouvements périodiques des astres, ni les principes d’équilibre de la terre. Il s’agit de moi, de moi qui me souviens de mon esprit. Que ce qui n’est pas moi soit loin de moi, rien d’étonnant à cela. Mais qu’y a- t-il de plus proche de moi que moi même ? Et voilà que je ne comprends pas la nature de ma propre mémoire, alors que, sans elle je ne pourrais même pas dire «moi »!….Il est temps de redécouvrir la place d’Augustin dans la conscience occidentale. Son questionnement sur la liberté et la prédestination, sur la corruption de l’homme et la toute puissance de la grâce n’est pas seulement à l’origine de ses controverses avec les manichéens, les donatistes et les pélagiens. Il hante le cinéma contemporain, la littérature, la métaphysique contemporaine. Par le biais du Calvinisme, il est au cœur des romans et des films noirs américains.
Observez les hommes : les meilleurs d’entre eux regardent le monde avec les yeux de cet Augustin.

Soyez indulgents envers le pauvre Gasparrou: une obsession peut en cacher une autre…

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Même si je ne comprends pas tout, je suis "espanté" comme on dit chez nous en Ariège sous la domination du Vingt huitième Comte de FOIX, Augustin le ballotté. Ce texte montre que Gasparrou est capable de bien plus que brocarder des concurents politiques aux petits pieds. Justement vont ils se mesurer a cette nouvelle dimension du blog, ZORRO sera-t-il capable de s'aligner en termes de culture comme en éléments de connaissance sur celui qui aurait DU devenir le Pape de toutes les Arièges.
Comprenez bien que je ne puisse signer ce commentaire il est bien trop flatteur pour Gasparrou ...et il est sincère.

Anonyme a dit…

V a t il plonger dans le mysticisme notre grand pourfendeur de sociaux médiocrates ?
Si quelqu'un connait l'adresse de Bruno Gauthier il pourrait lui envoyer cette page, éminement instructive.
Bravo.
Charles RAMONATXO.

Anonyme a dit…

Emmène moi danser ce soir,
Joue contre joue
Et serrés dans le noir...

Michèle.

Anonyme a dit…

Je suis un peu déçue, j'attendais la rentrée des ours ! Il serait pas un peu intello des fois le gasparrou des bois ?
Bon, a défaut de plantigrade, je me contente de cette brillante exegèse, de quoi donner envie de lire un peu SA.
Mais non trible buse pas San Antonio, SAINT AUGUSTIN !

Sophie Hamoir

Anonyme a dit…

C'est déja dur de rentrer mais s'il faut se prendre la tête avec les délires des copains... Ou va t on si le grand pourfendeur d'Augustins en trouve un a sa convenance?
Allez je te taquine mais je trouve ce papier exellent, encore meilleur que d'hab.
Salut et fraternité.
K:.

Anonyme a dit…

Moi je voudrais pas mourir idiot.
Qui est donc ce Caroulet, aucune trace ailleurs que dans les carnets de GASPAROU; N'est ce pas une mystification?
Alain SEGNIER.

Anonyme a dit…

Diable de gasparou, toujours là ou on l'attend le moins. Et puis il s'étonne que le système (unanime) le rejette. Nous les laiquards de service on est un peu surpris de ce panégérique d'un grans docteur de la foi, mais enfin c'est une réalité historique et il faut faire avec. Pas d'accord avec les autres intervenats, moi je pense que Gasparrou est plus utile dans la contestation du quotidien, sans prétention intellectuelle. Il faudrait un peu se bouger quand on voit ce qui se passe à la Rochelle chez les camarades sossos!
G:. S:.

Anonyme a dit…

Bons sang mais c'est bien sur! CAROULET c'est gasparou soi même, une facétie inventée en fac à l'époque des Voraces et des Coriaces et qui a fait pas mal de chemin. CAROULET Philosophe rural a notament été cité en Sorbonne sans que personne pose alors la monidre question. Le syndrome de l'intello dominateur est si fort que l'on peut dire nimporte quoi sans sourciller a condition d'avoir l'autorité universitaire. Je reconnais volontiers que CAROULET ne dit pas n'importe quoi, que ses aphorismes sont parfois d'une grande pertinence mais alors pourquoi se cacher toujours derrière un masque?

La casserole du Viellot.

Anonyme a dit…

Cet Augustin là cache avantageusement le Comte de FOIX Augustin le fourbe qui domine l'actualité avec son discours poujadiste et démagogue. Vous verrez qu'il va bientot déclarer que la fièvre catharale est véhiculée par les ours slovènes. Le pire c'est que ca marche. Plus on prend les gens pour des C..., plus ils en redemandent.
Que cal fai toto péta !

GRRRR