Humeur Vagabonde, Coups de Coeur et de Colère.....











Amis lecteurs,



Fidèles, parfois impatients, vous avez manifesté votre surprise suite à l’interruption inopinée de notre dialogue.

Ces billets d’humeur, souvent liés, à la conjoncture politique, ont cessé de paraître au début de l’affaire DSK étrangement concomitante avec les prémices de la campagne présidentielle.

Ce n’est pas un hasard, d’autant que j’ai jugé irresponsable d’accroître par l’inanité de mes sarcasmes le climat délétère qui traverse notre pauvre démocratie.

Comme on pouvait le prévoir il n’y eut débat que sur la forme, rarement sur le fond. Ainsi, les oligarques élitistes qui maîtrisent l’opinion et se partagent les prébendes, ont-ils pu développer leur campagne pernicieuse de désinformation.

De conscience citoyenne il n’y eut guère, étouffée par le confort récurent du politiquement correct.

La Pensée Unique impose l’apparence d’une alternance apaisée et les moulins a parole vont cesser de tourner.

N’étant pas Don Quichotte je ne me sentais pas voué à un combat solitaire désespérant.

Aujourd’hui, toute honte bue, essayons de comprendre a quel point nous nous sommes laissés berner.

Allons donc tirer les choses au clerc. Tant mieux pour lui s'il est absent!

LP.




















jeudi 26 juin 2008

TRENTE SIX CHANDELLES !


L’homme, disait une comptine, vendait de belles images et, comprendrons nous jamais pourquoi, des télévisons aux paysans.
A moins que ce soit aux catalans….
Bref, en ce temps là, le merveilleux se cachait au fond de la boite à malice, en grisaille de bancs titres tremblotants.
Les nuits de tolérance, la mire abstraite et mystérieuse illuminait encore nos rêves enfantins.
Chaque soir d’orage, le petit train d’interlude, atténuait l’impatience du téléspectateur fasciné. Lorsque revenait la délicieuse Mireille et son jovial complice Jean Nohain, on applaudissait comme au cirque, lorsque le numéro de trapèze est suffisamment bien monté pour maintenir toujours le frisson.
Parfois plus grave et solennel, le message disait l’esprit du temps, la guerre en Algérie, la paix en Indochine, la vie du vaste monde, le dessous des océans.
Femme tronc, sourire Chanel, la « speakerine » ânonnait chaque soir la bonne aventure et le spectacle commençait
Qui nous fit découvrir l’Ange Blanc, le Commissaire Bourrel, Les Rois Maudits, Gilbert Bécaud… Les gens du nord, dont nous ignorions il y a peu qu’ils pouvaient avoir une culture, comprirent l’émotion d’un essai des « petits » superbement commenté par Roger Couderc.
Le Tour sentait la sueur et l’héroïsme. A l’écran, le maillot jaune restait gris mais brillant sur les épaules d’Anquetil ou de Poulidor dans les cols improbables et poussiéreux.
Deux mariages et quatre enterrements, aussi a l’aise à Longchamp qu’à Buckingham, Léon Zitrone, parlait de tout à tous qui croyaient s’y reconnaître.
Joli miroir des habitudes la télévision renvoyait aux français, l’image de leur culture.
Mieux que les sempiternelles adversités régionales elle sacrifiait au bon goût, au bon sens, comme aux bonnes recettes de Raymond Oliver.
Grand oeuvre d’artisans passionnes, des programmes populaires ludiques ou éducatifs, contribuèrent alors à moduler la sensibilité populaire. Sans prétention autre que l’information et le divertissement. Véritable service public, les 819 lignes de l’écran bombé faisaient la France moderne, ouverte, confiante en elle même et en son destin.
Puisque les enfants couraient après la caravane du Tour pour s’approprier les réclames, pourquoi ne pas proposer aux téléspectateurs banania virtuel et couches culottes normalisées ?
L’argent puis la publicité, sinon l’inverse, ont envahi l’écran. Le pouvoir va avec.
Finie la télé de Papa. Devenue libérale très avancée, notre société ne gère plus que des consommateurs.
Notre (très cher) Président l’a dit. Il le fera.

J’en vois déjà trente six chandelles !


Léon le Nostalgique.

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